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L’action du FNP pour accompagner les employeurs

Confrontés à une situation exceptionnelle, les collectifs de travail ont été interrogés, se sont emparés de nouvelles problématiques et ont révisé leurs modes de fonctionnement.

 

Pour faire face à cette situation particulière, source de risques d’épuisement professionnel et d’accroissement des facteurs de risques psychosociaux, le conseil d’administration de la CNRACL au travers du FNP a proposé aux employeurs dès juillet 2020 un dispositif spécifique d’accompagnement comportant deux volets :

  • Soutien psychologique : visait à permettre une prise en charge pour réamorcer le collectif de travail et réintégrer plus sereinement l’activité, il répondait à une forme d’urgence ;
  • Démarche de prévention autour de thématiques revisitées ou mises en lumière durant la crise (prévention des risques induits par le travail à distance, la révision des pratiques de prévention du risque bactériologique et viral, réflexions permettant de maintenir le collectif de travail…) : s’inscrivant dans une perspective de plus long terme, ce volet faisait écho à la mission première du FNP : ancrer et développer la prévention des risques professionnels en appuyant les employeurs et collectifs de travail au vu de leurs besoins et de leurs ressources.

 

Ce dispositif exceptionnel a pris fin le 31 décembre 2022.

Bilan du volet « soutien psychologique » du dispositif spécifique d’accompagnement lié à la crise sanitaire

Le volet soutien psychologique permettant aux employeurs ne disposant pas de psychologues interne de recourir à l’accompagnement d’un prestataire avait pour objectif de prévenir les RPS et de permettre la mobilisation des collectifs de travail dans un contexte exceptionnel où les employeurs, agents et représentants du personnel des fonctions publiques hospitalière et territoriale ont dû adapter en urgence leurs modalités d’intervention et d’organisation du travail afin d’assurer la continuité du service.

 

Ce dispositif s’est adressé aux employeurs comptant moins de 500 affiliés CNRACL (soit plus de 80% des employeurs de la FPT et 75 % des employeurs de la FPH) avec pour finalité de les accompagner dans le déploiement de sessions d’appui psychologique en prenant en charge les frais afférents pour un montant maximum de 15 000€.

Quel bilan tirer de ce dispositif ?

Au total, ce sont 29 employeurs qui ont été accompagnés pour un montant de près de 300 000 €.

 

 

Les chiffres révèlent sans surprise des demandes d’accompagnement provenant en majorité de structures de soin ou à vocation sociale, mais aussi celles accueillant du public comme les écoles ou les mairies.

 

Sur ces 29 employeurs, 6 employeurs hospitaliers : 5 EHPAD et 1 établissement public de santé mentale (EPSM) et 23 employeurs territoriaux : 6 CCAS, 3 CIAS, 9 communes, 1 EHPAD (rattaché à un CCAS), 1 communauté de communes, 1 communauté d’agglomération, 2 caisses des écoles. Parmi les territoires les plus accompagnés, la région Occitanie arrive en tête côté métropole, quand la Réunion et la Martinique sont particulièrement représentées pour l’outre-mer, ces territoires ayant été particulièrement exposés à la crise sanitaire.

 

Un focus sur la typologie des bénéficiaires montre que les aides à domiciles, les aides-soignants, les agents d’accueil, les agents techniques, les ATSEM et les policiers municipaux sont ceux qui ont le plus bénéficié de ce soutien.

Par ailleurs, les collectifs de travail accompagnés sont de dimension variable allant de 2 affiliés (CCAS du Lorrain en Martinique) à 395 (Communauté d’agglomération Pays Voironnais) pour des montants financiers s’échelonnant entre 2 460€ et 15 000€ avec 15 employeurs bénéficiant d’un accompagnement supérieur à 10 000 €.

Les facteurs à l’origine du déploiement de sessions de soutien psychologique

Le sentiment d’angoisse, de détresse, de stress voire parfois d’impuissance face à une situation inédite et également la difficulté à s’adapter aux nouveaux protocoles sanitaires et l’agressivité que cela peut provoquer chez les usagers envers les agents sont les principaux déterminants du recours au soutien psychologique. Les tensions relationnelles entre collègues viennent aggraver le sentiment d’affaiblissement voire de disparition des collectifs de travail auxquelles s’ajoute une fatigue psychique et physique ou encore l’obligation d’improviser des réponses opérationnelles dans l’urgence et avec des moyens humains dégradés. Les agents exerçant au contact de personnes fragiles, malades ou âgées ont dû poursuivre leur activité malgré les chocs émotionnels provoqués par les décès brutaux, parfois intervenus dans des conditions très difficiles. Certains ont pu éprouver un grand sentiment de crainte à l’idée de continuer d’exercer pour des raisons de service et donc de côtoyer des personnes potentiellement contagieuses alors même qu’ils ont dû affronter des décès parmi leurs collègues fragilisant de facto les collectifs de travail.

Les objectifs ? Libérer la parole et reconstruire le collectif de travail

Les employeurs accompagnés au titre du soutien psychologique poursuivent des objectifs communs à savoir :

  • Recréer une cohésion d’équipe et une dynamique positive,
  • Donner l’opportunité aux agents de s’exprimer sur ce qu’ils ont vécu et traversé durant cette période éprouvante, en priorité de manière collective et en proposant un accompagnement individuel dans certains cas.

Certains employeurs ont fait le choix d’orienter l’accompagnement psychologique pour les agents des services le plus exposés. D’autres ont préféré l’étendre à l’ensemble des agents, indépendamment de leur fonction afin de reconstruire un collectif de travail fragilisé du fait de la crise.

Un socle commun d’accompagnement collectif complété pour certains par des sessions individuelles

Si le dispositif mis en place par le FNP avait pour finalité première d’agir sur le collectif de travail et donc d’accompagner financièrement les sessions en groupe, des séances individuelles ont également été -en partie- prises en charge.

Chez la grande majorité des employeurs, ce soutien individuel a été mis en œuvre, en complément de groupes de parole, pour les agents les plus fragiles, les plus exposés ou ceux ayant le plus souffert de conditions de travail dégradées. Pour d’autres, les séances individuelles étaient réservées aux responsables de services afin de laisser les agents s’exprimer librement et sans la présence de la hiérarchie en séances collectives mais également de garantir une neutralité de l’accompagnement et, pour certains, de permettre aux psychologues internes de bénéficier de ce soutien.

 

Ce sont ainsi 19 employeurs qui ont mis en place des accompagnement individuels parmi les 29 employeurs accompagnés.

Le recours à des prestataires variés

Si la quasi-totalité des employeurs a eu recours à des psychologues indépendants, certains employeurs se sont tournés vers le psychologue de leur CDG, ou encore vers d’autres typologies de prestataires comme des cabinets spécialisés dans l’accompagnement des personnes et des organisations, des sophrologues ou encore des psychopraticiens.

Bilan

S’il est encore trop tôt pour mesurer les impacts de ces accompagnements psychologiques et établir un bilan complet des démarches accompagnées, les premiers retours mettent en avant un climat plus apaisé du fait de la prise en compte par l’employeur des souffrances et maux exprimés par les agents. Par ailleurs, certains agents souhaiteraient que ces temps d’échanges soient pérennisés et sont satisfaits de retrouver par ce biais un collectif de travail plus soudé.

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