Le CHU de Lyon (Services de Médecine du Travail et Pôle Information Médicale Evaluation Recherche clinique des Hospices Civils de Lyon) et le Centre Médico-Chirurgical des Massues Croix-Rouge Française (Lyon) lancent en 2008, avec le soutien financier du Fonds National de Prévention de la CNRACL, de l’ANSES et du CLACT – HCL, l’étude PRESLO (PREvention Secondaire de la LOmbalgie).
Il s’agit d’un essai randomisé visant à évaluer la faisabilité et l’efficacité d’un programme global de prévention secondaire des lombalgies sur la récurrence des épisodes douloureux chez les agents lombalgiques non chroniques des HCL.
Prévenir la chronicisation de la lombalgie est un enjeu de santé publique tant les coûts associés sont élevés en regard de la minorité de patients concernés. Le programme PRESLO est inspiré des programmes de réentraînement à l’effort et repose sur une approche pluridisciplinaire.
Il comprend 6 séances, dont une séance d’information de 2h sur la lombalgie, les voies de la douleur et les facteurs de chronicisation encadrée par un médecin de Médecine Physique et de Rééducation, suivie de 5 séances hebdomadaires d’exercices physiques d’1h30 sous la conduite d’un kinésithérapeute. Un livret d’exercices à réaliser quotidiennement à domicile est remis à chaque professionnel à l’issue du programme. L’objectif du programme PRESLO est de réduire dans les 2 ans la survenue de récidives de lombalgie, les déficiences physiques et fonctionnelles et les consommations de soins.
Entre 2008 et 2014, 342 agents ont participé à l’étude.
Sur les 171 agents ayant bénéficié du programme PRESLO, 82% ont été observants aux 6 séances du programme, 92% se sont déclarés satisfaits du programme dans sa globalité et 83% satisfaits des résultats du programme sur leur état de santé. Concernant les récidives de lombalgie, le programme n’a pas eu l’impact escompté sur la diminution de récidives de lombalgie avec ou sans arrêt de travail associé.
En revanche, il a prouvé son efficacité sur la diminution du recours aux consultations à la fois chez le généraliste (réduction de 15%), le spécialiste (réduction de 16%) et le kinésithérapeute (réduction de 22%). Il a également significativement diminué l’appréhension aux activités physiques, et amélioré les stratégies de faire face à la douleur, le niveau de qualité de vie physique et une partie des déficiences physiques des agents.
En conclusion, la faisabilité du programme PRESLO a été vérifiée au regard de la bonne satisfaction et de l’adhésion des participants. L’organisation des séances sur le lieu de travail et par groupe ont probablement concouru à cette réussite.
Le programme n’a pas eu d’impact sur l’absentéisme des agents mais il a prouvé son impact sociétal comme en attestent les résultats sur les consommations de soins et les améliorations physiques observées. Le programme PRESLO s’inscrit donc bien dans une démarche positive de promotion de la santé en entreprise.